19 janvier 2006

Parfois, il y a des moments où, dans le vent et la froidure, mes yeux qui coulent tout seuls, on dirait mon coeur à Mulhouse. Mais surtout le vent - au contraire des nuits différemment trop courtes après lesquelles je l'affronte, il est le même - me rappelle Mulhouse que j'aurais voulu oublier.

Boire un verre après les cours, évidement c'est toujours les mêmes gens. "Bal d'archi" un crétin bourré qui m'avait draguée, si j'en crois ce qu'on m'en a dit - j'avais trop bu pour distinguer drague et discussion stupide d'individus saouls - en m'assurant très fermement qu'il me connaissait, vu que nous nous étions rencontrés l'an dernier au bal d'archi. Et moi de contredire très fermement : "Je n'y ai jamais mis les pieds." "Mais si, bien sûr que t'y étais !" rajoutait A. Alors évidement, je ne savais plus vraiment où j'étais l'an dernier. Pour finir, nous nous sommes séparés là, intimement persuadés, autant l'un que l'autre, de s'être entretenu avec un imbécile. Peut-être j'aurais du jouer le jeu, je buvais pour oublier Mulhouse, et Bâle, et Berne, et Besançon, et Vesoul où je n'avais finalement pas transité. Alors, dans tout ça, rajouter le bal d'archi de 2004, ça l'aurait peut-être fait.
"Bal d'archi", je le croise parfois au détour d'un couloir, et je fais comme si je ne l'avais jamais vu ailleurs ; à l'ordinaire, il fait pareil. Quand on va boire des verres avec A et C, on le voit souvent, et cette fois, il m'a regardée. [Souvent signifiant moins que parfois, parce qu'on déambule plus dans les couloirs qu'on ne boit de bières.]

Émoi.

Parfois, je passe dans les environs du cours préparatoire, il y a là le québécois, le-grand-qui-a-l'air-petit, le valaisan, et d'autres, tout un domaine de l'éventuellement possible que peut-être je devrais exploiter mieux. Je n'y passe pas assez souvent pour les connaître, et pourtant, quand je bois un café dans ce secteur et que j'en croise un, ça me remonte le moral.

Je voudrais un amoureux.

On l'aura compris.