22 janvier 2006

Et oui, bien sûr, je ne dois pas laisser ce dont j'ai manqué dicter ce que je veux.
J'ai eu tout ce que l'on peut désirer. Parfois, mes désirs n'ont pas été comblés par ce que j'ai eu. Mais, je suppose, personne n'a jamais fait exprès de ne pas répondre exactement à mes attentes, que d'ailleurs, souvent je n'exprimais pas, ou alors si mal.
Parfois, en parlant, une vérité criante me saute aux yeux. Je n'avais pas réalisé à quel point je m'étais sentie insignifiante de voir ma mère oublier dès le lendemain des promesses qu'elle m'avait faites. Et quand j'étais tellement malheureuse à l'école, et qu'elle me jurait qu'on allait m'en changer, au moins, si rien n'a jamais été fait, j'allais me coucher en imaginant combien tout pourrait sûrement être mieux, et je n'ai pas appris à fuir, juste à m'écraser, et je me suis habituée à ne pas me sentir "bien".
Juste, elle oubliait et elle a oublié, juste, elle nous faisait mal à nous laisser croire que demain, elle ne serait plus là. Et à force, on ne le craint plus, on le souhaite. Rétroactivement, peut-être, mais on le souhaite. Parce qu'à bien y regarder, on y aurait peut-être tous gagné, si elle était partie.
Et moi, j'ai toujours été trop conciliante, j'ai toujours voulu tout recoller, et j'espère toujours qu'un jour, on sera vraiment liés, même si je n'y crois plus vraiment. Et c'est peut-être une raison supplémentaire à rajouter à toutes celles qui me donnent tant de mal à accepter qu'ils ne veuillent pas décaler la date de leurs vacances d'une semaine pour que je puisse partir avec eux... [Besoin de savoir que je suis aimée, que ma présence est voulue, désirée, mais je n'ai peut-être pas toujours été la personne dont on recherche la compagnie. Besoin d'oublier l'insignifiance d'autrefois, de me convaincre que ça n'a été qu'un ressenti d'enfant qui ne voyait pas les choses dans leur ensemble.]
Peut-être qu'il est temps d'accepter de prendre mes distances, de me convaincre qu'il faut maintenant que je m'assume, parce que je deviens trop grande pour qu'il y ait toujours quelqu'un à qui je puisse reprocher ce qui ne va pas.
Et pourtant, j'aurais adoré partir en Croatie.
Mais peut-être une autre fois, peut-être dans ma propre vie qu'il serait grand temps de commencer.

5 Comments:

Anonymous Anonyme a dit

Le titre de ton blog est comme la réponse à la question "Mais où es-tu ?" "Là".

Tu es là, aussi importante que n'importe quel autre. Allume ta lumière pour que les autres te voient mieux.

23/1/06 08:47  
Anonymous Anonyme a dit

ColdBear a raison. Quelqu'un d'important pour des gens si près de toi. Une petite lumière ,comme ta petite bougie dans l'enveloppe de clémentine. On laisse entrer ton parfum dans notre foyer, et on se sent bien, utile de te prêter une oreille mais désarmés de ne pouvoir t'apporter davantage.

23/1/06 21:25  
Anonymous Anonyme a dit

Ah, je suis contente de pouvoir te lire à nouveau.
D'autant plus qu'ici, on sent comme une nouvelle liberté, d'où quelque chose de plus intime, plus personnel, plus... vrai? qui émane de ce que tu écris.
Dis, est-ce que je peux te lier, ou tu préfères te faire oublier un peu pour le moment, et que je remette ça à plus tard?
:)

24/1/06 21:08  
Anonymous Anonyme a dit

merci pour l'adresse. tout comme feu, je te trouve aussi plus personnelle dans tes écrits ici. parfois changer d'air, retrouver une certaine intimité, ça fait toute la différence. ça m'a fait ça à moi aussi..

26/1/06 00:52  
Blogger Luce a dit

Merci pour les commentaires, 'pas eu trop le temps d'y répondre ces derniers temps...

>Feu : Avec ma soeur qui peut rôder n'importe où, je préfèrerais pas de lien pour l'instant, sait-on jamais...

26/1/06 23:19  

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