Elle doit avoir 17, ou peut-être même 16 ans ; elle est française. Elle est jolie. Peut-être belle, mais jolie en tout cas. Elle rit très fort, comme une petite fille, et embête les garçons. Brune, mince, grande, aux yeux bleus. Ils ont déjà tous envie de se la taper. Il est très probable qu'un, au moins, y parvienne. Le feuilleton de l'automne, c'est qu'il faudra bien suivre pour savoir lequel aura ses faveurs, ou ne pas manquer le retournement de situation impromptu quand on apprendra tous que son petit ami, qui n'a pas choisi l'exil, l'attend sagement en France, souffrant en prépa, et qu'elle l'aime trop !
Toute petite, la pointe de jalousie. Juste, bordel, comment elle a fait pour s'intégrer si bien, si vite ?
Et puis K... K., c'est finalement le genre de fille qui vous gâche la journée sans s'en rendre compte, et sans faire exprès. Pourtant, ça commençait très bien. La nuit avec lui, le réveil dans son lit, où le premier son que j'entendis après l'alarme de mon natel, fut celui de ses grognements critiquant la sonnerie qui me tire du sommeil chaque matin. Il est sorti de sa chambre quand j'allai quitter l'appartement. Alors un bisou pour commencer la journée. J'avais déjà le sourire aux lèvres quand l'air glacial a éliminé toute somnolence résiduelle. La froideur du jour naissant, malgré les gaz d'échappement qui le polluent chaque matin, m'a paru vivifiante et même purifiante. La lumière était belle, les bruits urbains normaux, et moi je sortais de chez lui pour affronter une journée qui s'annonçait bien.
J'ai marché jusqu'à la gare, et dans le métro, y'avait K.. Elle n'a rien fait, mais j'ai eu l'impression qu'elle me vidait de toute mon énergie.
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