09 novembre 2006

Tu sais, dans ma tête, tout est vraiment trop compliqué. Je préfère te montrer l'énoncé du dernier exercice de ma série de physique, ou le quatrième de celle d'algèbre, ceux que je ne sais pas faire. Quand tu ignores que l'accélération, c'est la dérivée seconde de la trajectoire, quand ce que tu sais du calcul matriciel ce n'est rien de plus que ce qu'en dit wikipédia.
Je t'aime. Dans ma tête, ça c'est bien clair.
J'aime voir que très vite tu comprends de quoi il retourne, et que tu cherches un peu à en savoir plus. J'aime quand tu m'expliques ce que tu as fait en analyse la semaine passée, et que je comprends enfin, alors que depuis deux ans je n'y arrivais pas. Je veux pas te dire que j'ai du mal. Je veux pas te dire que c'est dur. Je veux pas te dire que je suis pas sûre d'y arriver. Parce que j'ai peur que tu te lasses, que tu cesses de me soutenir, que tu cesses de croire en moi...
Autrefois, mon prof de maths, à l'école, disait de moi, me disais : "C'est une grande, une toute grande Luce.". C'était précieux, cette confiance qui n'en était pas vraiment, cette espèce de foi qui me laissait croire que j'étais capable du meilleur.
Je veux pas te dire non plus que je retourne dans l'optique tout m'emmerde. Les autres, surtout, mes camarades. C'est sans doute faux, mais il demeure que j'ai beau parler avec les gens, et tout et tout, mais je suis incapable de transformer ces relations sans lien en un simple copinage qui me permettrait de résoudre mes problèmes les plus immédiats et fréquents : je mange où ? je recopie les notes de qui ? je sors avec qui le jeudi soir si affinités ?... J'y arrive pas, et je sais pas ce que je fais de faux. J'essaie, hein. Mais je veux pas que tu saches que je suis incapable de me faire des amis. Parce que j'ai honte.

Alors je ne te dis rien. Quand je te vois, je me contente de te sourire, je cherche un abri dans tes bras, et j'oublie que j'ai tellement peur, que j'ai tellement honte, que je me sens tellement bête.