J'essaie encore tout le temps. Je sais au moins qui j'aime bien, et qui sont ceux à qui j'ai envie de casser les dents de devant, et ceux-là sont rares. Je ne suis qu'amour de mon prochain, même si mes prochains, eux, semblent avoir envie de m'enfermer dans une boîte et d'y planter une multitude de sabres, pour captiver l'audience pendant un exposé.
Au foyer, ça parle de moi au salon quand je suis dans la cuisine : "She's very shy." , ça fait aussi des projets pour améliorer mon anglais, et nous signons des pactes d'assistance mutuelle par des accolades du petit doigt. L'australien homo me complimente : "Comme tu es jolie ! Tu as un rendez-vous ?", alors que mon amoureux ne remarque rien...
Mes rêves sont étranges. Mes amies déjà rares y meurent, et je me réveille terrorisée, en sursaut, d'un grand coup dans la gueule donné accidentellement j'espère par mon amoureux endormi. Dimanche, 8h, je me lève, il reste endormi jusqu'à 13h30 et moi je travaille.
La deuxième semaine le sport me tue moins. J'oublie de faire les diverses corvées administratives inhérentes à la légitimation de ma résidence secondaire, et de prendre les rendez-vous médicaux concernant ma contraception et la saloperie d'eczéma qui va et vient au gré de mon stress depuis le mois de mai.
Je discute avec la petite fille de la femme de ménage qui va sur ses cinq ans et est très extravertie.
J'ai eu envie de monter le son de ma voisine flûtiste : juste : "Tiens, je vais mettre plus fort.", avant de me rendre compte de ma connerie. V., jamais à court d'idée, dans le même esprit, m'a ressorti des connaissances de sa prime jeunesse pour me faire un concert ; assez doué le garçon : "Tu me fais le cantique suisse ?" et il y arrive, à l'oreille seulement. Mais ça vaut pas les capacités de ma voisine.
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