08 janvier 2011

Ouh, c’est calme. Tant mieux, c’est ce que je cherche.
C’est reparti.
Faut dire, je n’écris même plus dans mes cahiers. Je n’écris plus rien d’autre que des dissertations interminables, des travaux écrits imbuvables que je ne relis même pas.
Prendre de l’âge est bien plus qu’un naufrage, c’est une décadence, un reniement. C’est pas super. Je ne le conseille à personne.

Je ne sais plus où j’en suis. Mon amoureux est toujours pour moi quelqu’un d’essentiel. Je me sens toujours fondre d’amour pour lui, si si. Des fois je me sens me liquéfier et dégouliner comme un marshmallow au dessus du barbecue. Je n’invente rien. Dans trois mois, jour pour jour, cet amoureux-là, avec lequel je vis en bonne harmonie, malgré son problème avec mon bordélisme, cet amoureux-là sera dans un avion pour le Canada, d’où il ne reviendra pas avant d’y avoir vécu 6 mois. Bon, positif : dans 9 mois mon amoureux sera sur le retour.

C’est pas un problème. Je comprends qu’il ait besoin de voyager, je l’accepte parfaitement, je l’envie, si je l’avais osé je l’aurais fait aussi. Bon, j’admets, sur le coup ça m’a fait mal. Physiquement. Tiens, ça me fait penser, comme dirait C. Saf*onoff, plus ou moins : « habituellement une douleur physique me protège du désespoir ». Voilà ce que ça doit être, je ne comprenais pas. Bref. J’aurais très mal dans trois mois. J’imagine un genre de vague puissante, qui dévaste tout. Ça durera deux, trois minutes, même pas. J’en ressortirais lessivée, je me sentirais si vide, avec comme un trou noir dans l’estomac qui essaiera de m’aspirer. C’est ce qui causera la douleur. Je résisterais ; peu de chance, j’en suis sûre, que les gens alentours me voient disparaître en plein aéroport, dans un espèce de froushhhh surnaturel.
Je ne crois pas avoir jamais été désespérée. Il y a cette histoire de croire à la lumière qui n’a de sens que dans les ténèbres. J’y pense et ça suffit à me rappeler qu’il doit y avoir un interrupteur quelque part. Un de mes rares mérites est la ténacité. Je tiens tant qu’il faut. Enfin, j’aime le croire.

Le problème, le voilà : j’ai cette vision de l’amour qui dure toujours, qui rend heureux, mais qui peut exister seulement, je dis bien seulement, dans des conditions très précises. C’est mauvais. Très mauvais. Ça peut rendre fou si ça ne marche pas comme il faut, mais les chances que ça arrive sont infimes, ou presque.
Il faut se rencontrer jeunes. Prendre le temps de construire quelque chose ensemble, de solide, de se connaître vraiment à fond, mais bon, sans devenir des potes qui rotent (rime très discutable) ensemble.
Mon modèle – on a les références qu’on peut – Lily et Marshall. Ah ahaahahah.
Ma naïveté fleur-bleue doit faire sourire.

C’est donc une tentative, peut-être deux, maxi par personne. Vous avez de la chance ou pas.
Je dois dire, quand j’entends parler des gens qui se sont mariés à peine un an après s’être rencontré, qui se sont reproduits dans la foulée, j’ai les boules. Je veux pas de ça. Bon, j’aime quand même mieux ça que l’idée de jamais me reproduire.

J’aime pas cette idée qu’il y ait une période d’adulescence que l’on passerait avec une personne, puis qu’on rompe (V. me disait hier soir que les gens de 28 – 29 ans qui se séparent après avoir passé la vingtaine ensemble, c’est super fréquent), et qu’on entame une vie d’adulte avec quelqu’un d’autre.
Moi, je voudrais un genre de partenaire de vie. Un projet à monter en commun avec quelqu’un.
C’est peut-être parce que j’ai peur d’être seule, peur d’être lâchée dans le grand bain…
J’aime mieux ma vision du partenaire, mon idéal romantique et sentimental de solidarité. Je déteste les choses qui se cassent. J’en ai peur comme de… je sais pas… un gros chien ?

Le truc, c’est qu’avec ce putain d’idéal à la con, si avec V. on se sépare dans deux ou trois ans, j’aurais salement l’impression d’avoir perdu mon temps, et d’être passée à côté de ma chance.

C’est con, les idéaux à deux balles.