07 juin 2006

Chaque matin, je jète un oeil plein d'espoir dans la boîte aux lettres. Je sors les pubs et les secoue avant de les jeter dans la poubelle. Rien n'en tombe. Pas la carte postale que j'attends. Ce serait la seconde chose agréable que j'y trouverai en plus de neuf mois, après l'échantillon de chocolat du mois de mai. Ce matin il y avait un annuaire. L'annuaire. Celui qui me manquait pour obéir à ma mère : "Va voir un gynéco !". J'ai regardé. Il y en a beaucoup, et même un dont le nom de famille c'est : Megalo. Je fais comment pour choisir devant quel professionnel je vais me foutre à poil ? J'en pointe un au bol ?... Ma soeur aussi, elle s'amuse à me mettre la pression avec des histoires bien gores de cancer de l'utérus.
Aujourd'hui, donc, l'annuaire. Pas sa carte postale. Toujours pas.
Hier, faillir faire l'amour. Mais finalement pas. C'était pas plus mal. "J'ai trop envie de toi pour rentrer chez moi." Voilà ce qu'il a dit. C'est curieux à entendre.
Et puis, je lui ai dit : "J'arrive pas à te dire que je t'aime.". "Moi aussi je t'aime." Il a répondu.
J'en suis sûre. Sûre ou presque. La nuit dernière, j'en étais certaine.
C'est bon d'être avec lui, et c'est ce qui compte, je crois que c'est surtout ça. Et cette réalité, je peux vivre ces moments chouettes, il fallait, pour que je puisse y croire, que ça m'arrive vraiment ; et puis, c'est ce grace à quoi je peux enfin me remettre de la violence, de la méchanceté de l'autre, de N.. Il m'aime. Du moins il l'a dit. Il est content de passer quatre heures avec moi, collé contre moi, à me serrer dans ses bras. Coucher avec moi n'est pas son objectif premier quand on passe du temps ensemble.