18 mars 2007

Ce que j'ai du mal à accepter, c'est quand il est, parfois, parfaitement indifférent après avoir fait l'amour. Je sais bien qu'hommes et femmes sont différents sur ce point-là, et je n'ai jamais envisagé de lui en vouloir de s'endormir après pour peu qu'il ait pris trois fichues petites minutes pour me montrer discrètement qu'il m'aime.
J'ai peu couché dans le vide, mais bien malgré moi j'en garde des séquelles. La moindre impression d'indifférence de sa part me rappelle N., et tout de suite, je me sens mal. Sale, abîmée, perdue.
Autrefois, j'ai joué de cette sensation pour me sentir écorchée, et ainsi bien vivante. J'ai pris plaisir, un soir de novembre à la gare de Mulhouse, à croire que le vent qui la balayait pourrait m'emporter pour peu qu'il souffle un tout petit peu plus fort. Descendre du TGV en tremblotant, essuyer mes larmes du revers de la manche et me croire plus forte que tout, d'avoir ce courage de me mettre à la merci du vent.
J'ai du aimer avoir trouvé comment me détruire tout en ayant l'impression de grandir, en défiant mes parents, en dénigrant ce que j'avais longtemps souhaité.
Je ne sais pas retenir mon moral de filer si je ne suis pas rassurée : je viens pas de faire la pute, hein ?

Et comme je ne sais pas, j'ai envie de le laisser endormi, de ranger mes affaires en silence et de partir sans lui dire au revoir.
Connerie absolue. Puisque encore plus que lui, c'est moi que ça aurait rendue triste, puisqu'en fait, il suffit qu'il s'en rende compte pour qu'il se lève, s'habille et vienne à la gare avec moi.