Le soleil était déjà passé derrière les Alpes quand je l'ai retrouvé, mais ce qu'il restait à voir de son coucher valait bien le coup d'oeil.
Je retrouve la maison. Son ambiance merdique, variant du légèrement au très déprimant. Je cherche un boulot. Qu'au moins, à défaut de beaucoup m'amuser, j'ai gagné assez pour pouvoir assurer mon loyer ailleurs si mes parents veulent absolument que je fasse mes études à F. si elles y sont tout aussi bien faisables qu'à L. (ce que je comprends tout à fait). Jusqu'à la rentrée de septembre, ça fait huit mois et une semaine et quelque... Et là, pour une fois, je bénis Bologne, car l'harmonisation de notre calendrier académique avance la rentrée d'un mois.
Si mes parents se sont engueulés, ma mère se campe contre les positions de mon père, donc dans mon sens, ce qui est tout à mon avantage. Sinon elle s'énerve toujours contre ma soeur, pour des riens insignifiants qui m'échappent parfois. Vous êtes assis là, tranquillement, et tout à coup, sans signe précurseur, et sans vous concerner, ça se met à gueuler. Quand j'étais en terminale, j'allais pleurer dans ma chambre, maintenant il ne reste plus qu'un serrement de ventre, ou de coeur, l'espèce de douleur se situant, selon les jours, dans le ventre ou la poitrine.
J'ai vidé ma chambre d'à la maison, jeté, jeté, et jeté... pour ne plus baigner dans l'atmosphère de mes 18 ans qui m'oppressait dès que j'y entrais.
Rentrer à la maison, une régression que je vis mal, mais que j'ai choisie. Je vais essayer de ne pas trop m'en plaindre, et de tout faire pour que ça passe le plus vite possible. Et d'y retourner.
Et bonne année, tous.
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