26 avril 2007

J'ai un job pour la semaine prochaine.
Il était temps d'avoir quelque chose, juste histoire que mes parents cessent de m'accuser de ne pas chercher. Distribution de tout-ménage. Youpeeee...

Mon amoureux aime les poissons. Moi pas. Moi, à la rigueur, j'aime le poisson. Mais lui pas.
Il aime tellement les saloperies qui nagent dans son aquarium qu'il a décidé qu'elles allaient se reproduire.
J'envisage pas de le quitter, vu que sinon j'aurais trop honte d'avoir laissé des foutus poissons me faire fuir. Je pourrais guerroyer contre les foutus poissons, les éliminer discrètement, ou quelque chose dans ce goût là. Sauf que c'est les poissons de V. et que je ne voudrais pas lui faire de peine.
J'aime pas les poissons, j'aime pas les aquariums, et je comprends pas les gens qui prennent plaisir à élever ces trucs.
Mais pourquoi, pourquoi, oh pourquoi ne s'est-il pas acheté un hamster ? Les hamsters, c'est mieux.
D'accord, c'est une question de goût. S'il préfère les poissons, qui suis-je pour critiquer cette passion ?
A l'origine, moi, l'amoureuse embêtée par le manque d'idées de cadeau de Noël pour un V. qui ne m'aidait pas. Je lui disais : "Si tu m'aides pas, je vais t'acheter un poisson rouge.".
UN je disais, un poisson ridicule que j'aurais mis dans un bocal.
Finalement je lui ai acheté une chemise. Fille superficielle que je suis bien, je trouvais qu'il avait plus besoin de vêtements que d'un poisson. Et je le pense toujours, on ne se refait pas.
Pas que je sois une maniaque de l'apparence, et puis j'ai pas la moindre honte de faire trois pas dans la rue avec lui, mais il ferait bien de s'acheter des chaussures en état convenable, d'aspect correct, parce que lui avec ses 190 cm, il se rend pas compte de ce que je vois, moi, du haut de mon mètre cinquante-cinq...
Finalement, l'élevage de poissons ça le tentait bien. Et je l'ai aidé à charier ses dix kilos de graviers. Parce qu'en fait je suis gentille. Je pensais qu'il se lasserait plus vite que ça... Mais non, et il n'hésite jamais à me rappeler que c'était mon idée à la base. J'aurais mieux fait de me taire.

En fait, je m'en fiche. Tant qu'il ne m'en parle pas. Tant qu'il n'essaie pas de me convertir à son truc. Tant que je n'ai pas à élever de larves pour nourrir ses protégés. Tant qu'il se lave les mains avant de me tripoter s'il a manipulé des vers. Tant qu'il ne me sort plus son "Attends, je vais voir comment vont mes poissons." quand on fait l'amour, même s'il n'y va pas, juste parce qu'il paraît que j'ai alors une tête impayable.

Il est informaticien, V. ; je pensais déjà que c'était une tare insurmontable, avant de le connaître, puisqu'en fait, il ne passe pas sa vie devant son écran, pas vraiment le geek autiste qu'on peut s'imaginer. Mais à choisir entre le modèle geek et le modèle aquariophile, j'aurais pris le premier. Je ferais avec l'aquariophile, hein, j'ai pas envie de l'échanger.
On doit pouvoir être quelqu'un de très bien et aimer les poissons plus que les vêtements.
Mais je continuerais à penser que le jour où je gagnerais ma vie (autrement qu'en distribuant des prospectus) je n'achèterais pas de poissons ; mais celui qui bosse et qui fait ce qu'il veut de son salaire, c'est V.. J'ai pas à juger.

Mais je ne les aimerais pas. Jamais.

Bien consciente du ridicule qu'il y a à être jalouse de ses animaux de compagnie... mais ça n'arriverait pas si c'était des animaux jolis, mignons, trop chous. Un chaton par exemple. Ou des animaux qui se passent de soin. Des araignées au plafond de la salle de bains par exemple. Un rat sauvage trouvé dans la cave de l'immeuble. Quelque chose d'original. Il aura toute sa retraite pour s'occuper de foutus poissons débiles.

Un vrai bébé avec des penchants de vieux, c'est ça, V.. Et un adulte parfois, souvent même, et surtout bien plus que moi.