Je sors d'un concours de triche auquel je n'ai malheureusement pas participé : je n'avais pas mes documents sous la main, mais l'envie d'en être aussi ne m'a pas manqué. Moi aussi, j'aurais bien voulu vérifier s'il y avait un socle à "un oiseau dans l'espace" de Brancusi...
Sinon, c'est étrange, mais c'est comme si tout avait repris sa place. Je me pose moins de questions, je me sens mieux. Plus solide que la semaine dernière, plus ouverte, plus à même de parler de tout et de n'importe quoi. Moins à fleur de pot peau. Je ne me demande plus si j'ai ma place ici. Je sais que oui, et c'est tout. Je sais que ça sera difficile, je sais qu'il faut encore que je passe mes examens d'équivalence de maturité en septembre prochain.
Et puis, j'aime beaucoup habiter ici, maintenant que je suis habituée aux gens et que ma timidité envers eux s'est bien atténuée ; je me sens bien dans la cuisine qui grouille, aux fumets mélangés et aux accents divers. Peut-être, je n'ai pas vraiment de prénom, mais au moins il y a un suisse allemand avec qui on peut parler de l'horreur qui nous attend pendant les vacances, de l'examen de l'après-midi, en gros de la première année qu'il vit aussi... Sans doute moins aimée qu'à la maison, mais peut-être bien plus entourée, un peu trop de monde pour connaître réellement, mais un certain lien qui se crée quand même.
Echouer, c'est perdre tout ça, et aussi n'avoir aucune chance d'être exhaussée dans mon désir d'une meilleure casserole et d'une poêle un peu mieux anti-adhésive, histoire de réussir encore mieux la ratatouille au concentré de tomates sans aubergines. C'est aussi ne plus manger de tortellinis au petit déjeuner, ne plus voir le mignon caissier de la coop le samedi, ne plus affronter les piques de cette teigne de Ca, ne plus descendre acheter du lait à Ouchy le dimanche matin, etc...
Sinon, c'est étrange, mais c'est comme si tout avait repris sa place. Je me pose moins de questions, je me sens mieux. Plus solide que la semaine dernière, plus ouverte, plus à même de parler de tout et de n'importe quoi. Moins à fleur de pot peau. Je ne me demande plus si j'ai ma place ici. Je sais que oui, et c'est tout. Je sais que ça sera difficile, je sais qu'il faut encore que je passe mes examens d'équivalence de maturité en septembre prochain.
Et puis, j'aime beaucoup habiter ici, maintenant que je suis habituée aux gens et que ma timidité envers eux s'est bien atténuée ; je me sens bien dans la cuisine qui grouille, aux fumets mélangés et aux accents divers. Peut-être, je n'ai pas vraiment de prénom, mais au moins il y a un suisse allemand avec qui on peut parler de l'horreur qui nous attend pendant les vacances, de l'examen de l'après-midi, en gros de la première année qu'il vit aussi... Sans doute moins aimée qu'à la maison, mais peut-être bien plus entourée, un peu trop de monde pour connaître réellement, mais un certain lien qui se crée quand même.
Echouer, c'est perdre tout ça, et aussi n'avoir aucune chance d'être exhaussée dans mon désir d'une meilleure casserole et d'une poêle un peu mieux anti-adhésive, histoire de réussir encore mieux la ratatouille au concentré de tomates sans aubergines. C'est aussi ne plus manger de tortellinis au petit déjeuner, ne plus voir le mignon caissier de la coop le samedi, ne plus affronter les piques de cette teigne de Ca, ne plus descendre acheter du lait à Ouchy le dimanche matin, etc...
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