04 février 2006

- L'arrondi de ton sein, là, comme ça, on dirait la coupole du Taj Mahal.
- Et le polygone funiculaire ?
- Direct de mon coeur au tien.

Rêves ridicules, ces derniers temps. Moi, et je ne sais pas qui, peut-être c'était J, vu que lui, un polygone funiculaire, normalement, il sait ce que c'est.
Je crois que j'ai besoin d'amour.

Munich.

Très long. Classé "Film intelligent" par A et C, vu que je me plains toujours, d'habitude, qu'on ne va voir que des films à la con. Je disais ça pour, je ne sais plus tout, mais Kingdom of Heaven, par exemple. Pas Star Wars, même pas Harry Potter non plus, ni même Esprit de Famille, par contre Arsène Lupin, oui, mais pas L'interprète. On a en a vu, des films, en un an et demi, j'en ai oublié beaucoup. Un long dimanche de fiançailles. Corpse Bride. Je ne sais plus. Peut-être moins que ce que j'aurais cru, ou alors j'ai oublié tout ceux de l'an dernier.

Autrefois, je couchais avec un type d'origine palestinienne. Et je me demande, s'il y a, s'il y a eu, des terroristes dans sa famille. Je me demande ce que ça aurait changé à mes sentiments.
De toutes manières, penser à lui, c'est une chose que je fais toujours, attendant sans doute qu'un autre le remplace, me fasse oublier ces mauvais souvenirs, les regrets de premières fois trop vite cédées, parce que j'avais l'imbécilité de croire qu'il m'aimerait si je cédais à toutes ses envies.
Il disait : "Moi aussi, crois-le ou non, je donne beaucoup de moi-même." Je n'arrive plus à y croire. Il partageait l'eau chaude, mais je me rappelle m'être douchée à l'eau glacée, il donnait à manger, il payait les préservatifs, il payait le bus mais pas le train, passait quelques clopes, et il me donnait le pouvoir d'offrir, le droit d'oublier un instant ce qui allait mal.
En y repensant, j'ai comme des sanglots (je ne sais pas si l'on peut dire que s'en est, vu que je ne ressens pas l'envie/le besoin de pleurer, mais certaines de mes inspirations se terminent saccadées). Je me demande dans combien de temps tout ceci sera vraiment dépassé.

Dans le fond, les parents, ils savent ce qui n'est pas bon. Il y a un an, ils me disaient de ne plus voir ce connard, et moi, je le défendais. Je l'aimais. L'avoir à moi une demie-journée tous les trois mois, c'était déjà tellement beau, tellement bien.
On est bien con, des fois.
J'aurais voulu toujours l'admirer. Et j'aurais voulu pour toujours faire partie de sa vie. J'aurais voulu que la seconde partie du mot "fuck-friends"soit vérifiée vraiment plutôt que de croire que la première partie l'induirait un jour, et même plus.
Parce qu'il y a un an et demi, quand il m'a invitée à souper chez lui, quand il m'a embrassée, j'ai cru que ça n'était pas que uniquement pour coucher avec moi. Et après, j'y ai cru à chaque fois que je suis repassée par son lit.
Naïveté affligeante.

Je crois que dans mes relations avec les gens, il y a un problème de communication, ou des problèmes de compréhension.


Quand j'avais écrit à mon prof de philo ce mail :

"Alors, effectivement, j'avais bien compris. A la lecture de votre premier message je me doutais bien de ce que vous vouliez, mais j'avais décidé de n'en pas tenir compte, peur d'être paranoïaque, ou, même, voire, présomptueuse. Eh quoi ! Je ne suis qu'une gamine, pas parmi les plus plaisantes, ni des plus affables.
Qu'est-ce qui a bien pu vous faire croire que j'étais fille à coucher avec le premier à en émettre le souhait, et à se passer de sentiments pour s'offrir ainsi ? Que vous aura-t-on bien raconté ? ...
Réponse parce que réflexions, cogitations.
Je ne me suis pas sentie importunée, un peu flattée, plutôt, en premier lieu, je l'admets : être désirée par un homme est meilleur pour l'ego que de les repousser tous. Banalité. Passé cet aspect "Ouééééé on peut avoir envie de me sauter !" réjouissif à très court terme — je n'ai plus 14 ans — j'en viens à m'interroger sur le pourquoi. Mais là n'est pas mon affaire, démerdez-vous avec les raisons de vos envies... enfin ! Une ancienne élève, tout de même, c'est un peu malsain, ne trouvez-vous pas ?
Donc, rassurée sur mon potentiel érectilogène supposé, mes attributs féminins — même plus besoin de vérifier si mes seins ne se sont pas fait la malle — et autres satisfactions de même acabit, je prends conscience du comportement de chose, caricaturé, soit, que momentanément j'ai adopté, oubliant presque que je possède un cerveau. Jusque là, d'ailleurs, une moelle épinière eût suffit, et encore, je ne crois pas savoir que les poupées gonflables en soient munies. Mon cerveau est plus difficile ; jaloux probablement : il ne plaît pas, et qui il est, enfin, qui je suis, cela demeure méconnu.
Vous ne me connaissez pas et vous voulez pourtant coucher avec moi. A vrai dire, je ne me sens pas concernée. Mais pas insultée, je précise, juste étrangère. Ce n'est pas non plus mon affaire.

J'ai un peu essayé de démontrer que le sexe entre inconnus ça n'était pas la vie. J'ai lamentablement échoué, pas totalement convaincue à la base, et dans ce que je prenais comme acquis ce n'était que contradictions. Il y a vie et existence. Je n'avais pas l'intelligence de distinguer. J'ai finalement eu l'impression de comprendre que la vie était ce grâce à quoi nous pouvons fuir l'existence, ou sinon la supporter. Vie comme momentané, existence comme ce qui demeure. Evidence. Je me sens stupide maintenant de ne pas y avoir pensé avant.

Vous êtes tombé au mauvais moment : je m'essaie au développement durable. "

et que je l'avais fait lire à l'originaire de Palestine, c'était évidement à lui qu'il s'adressait. J'aurais voulu qu'il comprenne, et qu'il cesse de me faire des propositions que j'étais trop amoureuse pour savoir refuser, alors que déjà je savais le mal que ça me faisait.