J'apprends ma géologie en rêvassant.
La dernière fois que je suis allée chez N. en France, j'ai rencontré J. dans le TGV. Je suis tombée amoureuse de J., avec la valeur qu'on peut donner à mes chutes en amour, et j'en profité pour me mettre à haïr N.. C'était une visite en France très productive.
Demain, sans doute, je vais voir J pendant peut-être cinq minutes au moins, j'espère. Et comme à chaque fois je vais rougir. Et j'oserais pas lui parler. Peut-être parce qu'il a vu ma culotte avant de savoir mon prénom, et qu'il n'a peut-être pas oublié les deux.
J'ai tout imaginé, retourné toutes les possibilités dans des sens impossibles ou pas, et ce qui pourrait arriver, s'il y met du sien, a de quoi alimenter mes fantasmes pour les dix ans à venir.
Rien n'arrivera comme j'en ai envie. Au mieux, il me dira juste salut. Au pire, je verrais qu'il a une copine, puisqu'il l'embrassera juste sous mon nez.
Ce que je veux ? J'en sais rien. Mon corps veut faire l'amour. Toute la nuit, et peut-être même aussi une partie de la matinée.
J'imagine qu'il m'invite à prendre un café et qu'il n'a rien oublié de notre rencontre dans le train. J'imagine qu'il me dit que je lui plais, mais qu'en novembre, il a cru que c'était à mon copain que j'allais rendre visite.
Il allait chez ses parents. J'ai simplement dit, j'vais voir un copain, il est étudiant en philo, ça me changera les idées.
De quoi il m'a parlé ? De son chat, ou plutôt de ses idées en matière de noms de chat, de ses frères et soeurs, de ses études, de l'école et des profs, et puis, c'était la correspondance que je redoutais.
A vrai dire, je ne me souviens pas de grand chose. Je l'écoute, je lui souris, je lui réponds le moins bêtement possible, j'essaie d'être là au maximum malgré le tumulte dans ma tête, les oui, les non et les insultes. Tout qui tremble, l'estomac serré.
Le train, j'y suis montée parce que j'avais le billet, avec l'impression de faire une grosse connerie. Puis, dans le train, c'est J qui est monté, que je savais avoir déjà vu ailleurs et qui s'est assis en face de moi. Alors j'ai sorti un de ces livres de cours qui veulent dire beaucoup pour qui les connaît, l'école et la filière, qu'aussitôt ouvert j'ai fermé, vu qu'il avait posé la question que j'attendais.
Après, je me suis sentie très maligne, sur le coup de la ruse du livre. Et j'ai pensé qu'au moins, je me serais amusée pendant une bonne heure.
Plus tard, après que je me sois penchée pour ramasser ma bouteille d'eau qu'un virage avait fait gicler, il m'a regardée en souriant grand, se marrant presque, et j'en ai déduit que sous ma mini-jupe, c'est ma culotte qu'il a vu, et le haut de mes bas.
Après, c'est finalement très glauque, quand j'y repense maintenant assez froidement, à la correspondance je me suis lavé les dents et remaquillée, puis je suis allée finir d'attendre le train sous la pluie. Dans le train, j'ai eu peur. Un type me regardait étrangement, j'ai eu envie de pleurer. Je devais faire pute.
Au moins, cette fois, il était là quand le train est entré en gare, j'ai été aimable, je lui ai donné l'un de mes sacs. Il a dit : "Tu garderas ta jupe. J'espère que tu veux pas te doucher avant : j'ai pris un bain, alors y'a plus d'eau chaude. T'as besoin de manger avant de baiser ?"
Il n'a pas demandé comment j'allais, ni si j'avais fait bon voyage. Je lui ai dit : "J'ai rencontré un charmant jeune homme dans le train.". Il a répondu que je n'avais aucune chance de le rendre jaloux. Je l'ai trouvé plus perspicace que J, mais je serais bien retournée dans le train, pour les bonnes raisons cette fois-ci.
La dernière fois que je suis allée chez N. en France, j'ai rencontré J. dans le TGV. Je suis tombée amoureuse de J., avec la valeur qu'on peut donner à mes chutes en amour, et j'en profité pour me mettre à haïr N.. C'était une visite en France très productive.
Demain, sans doute, je vais voir J pendant peut-être cinq minutes au moins, j'espère. Et comme à chaque fois je vais rougir. Et j'oserais pas lui parler. Peut-être parce qu'il a vu ma culotte avant de savoir mon prénom, et qu'il n'a peut-être pas oublié les deux.
J'ai tout imaginé, retourné toutes les possibilités dans des sens impossibles ou pas, et ce qui pourrait arriver, s'il y met du sien, a de quoi alimenter mes fantasmes pour les dix ans à venir.
Rien n'arrivera comme j'en ai envie. Au mieux, il me dira juste salut. Au pire, je verrais qu'il a une copine, puisqu'il l'embrassera juste sous mon nez.
Ce que je veux ? J'en sais rien. Mon corps veut faire l'amour. Toute la nuit, et peut-être même aussi une partie de la matinée.
J'imagine qu'il m'invite à prendre un café et qu'il n'a rien oublié de notre rencontre dans le train. J'imagine qu'il me dit que je lui plais, mais qu'en novembre, il a cru que c'était à mon copain que j'allais rendre visite.
Il allait chez ses parents. J'ai simplement dit, j'vais voir un copain, il est étudiant en philo, ça me changera les idées.
De quoi il m'a parlé ? De son chat, ou plutôt de ses idées en matière de noms de chat, de ses frères et soeurs, de ses études, de l'école et des profs, et puis, c'était la correspondance que je redoutais.
A vrai dire, je ne me souviens pas de grand chose. Je l'écoute, je lui souris, je lui réponds le moins bêtement possible, j'essaie d'être là au maximum malgré le tumulte dans ma tête, les oui, les non et les insultes. Tout qui tremble, l'estomac serré.
Le train, j'y suis montée parce que j'avais le billet, avec l'impression de faire une grosse connerie. Puis, dans le train, c'est J qui est monté, que je savais avoir déjà vu ailleurs et qui s'est assis en face de moi. Alors j'ai sorti un de ces livres de cours qui veulent dire beaucoup pour qui les connaît, l'école et la filière, qu'aussitôt ouvert j'ai fermé, vu qu'il avait posé la question que j'attendais.
Après, je me suis sentie très maligne, sur le coup de la ruse du livre. Et j'ai pensé qu'au moins, je me serais amusée pendant une bonne heure.
Plus tard, après que je me sois penchée pour ramasser ma bouteille d'eau qu'un virage avait fait gicler, il m'a regardée en souriant grand, se marrant presque, et j'en ai déduit que sous ma mini-jupe, c'est ma culotte qu'il a vu, et le haut de mes bas.
Après, c'est finalement très glauque, quand j'y repense maintenant assez froidement, à la correspondance je me suis lavé les dents et remaquillée, puis je suis allée finir d'attendre le train sous la pluie. Dans le train, j'ai eu peur. Un type me regardait étrangement, j'ai eu envie de pleurer. Je devais faire pute.
Au moins, cette fois, il était là quand le train est entré en gare, j'ai été aimable, je lui ai donné l'un de mes sacs. Il a dit : "Tu garderas ta jupe. J'espère que tu veux pas te doucher avant : j'ai pris un bain, alors y'a plus d'eau chaude. T'as besoin de manger avant de baiser ?"
Il n'a pas demandé comment j'allais, ni si j'avais fait bon voyage. Je lui ai dit : "J'ai rencontré un charmant jeune homme dans le train.". Il a répondu que je n'avais aucune chance de le rendre jaloux. Je l'ai trouvé plus perspicace que J, mais je serais bien retournée dans le train, pour les bonnes raisons cette fois-ci.
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