29 mars 2006

Hier soir, A. me demande de venir dormir chez elle, parce qu'elle est seule dans sa coloc' cette semaine et qu'un type inconnu est monté jusqu'à son appartement, ce qui l'effraie, la porte d'entrée de l'immeuble ne fermant plus. Je réussis la plus belle rösti de toute ma vie qui grille gentiment et reste compacte, je la dévore, me douche, rassemble grenouille et autres affaires de nuit, et part jouer ce rôle de securitas qu'elle sollicite moins souvent que l'an passé.
Depuis une semaine, je tousse, et après que nous ayons parlé de n'importe quoi pendant plus d'une heure, je n'arrive pas à m'endormir, et n'ose pas tousser de peur de l'empêcher de trouver le sommeil. Après deux heures, je sombre et rêve d'infection urinaire curieusement indolore mais sanglante, au réveil je me crois atteinte.
Comme je dors chez A., je n'ai pas la tentation de sécher le cours du matin, alors j'y vais, et manque de m'étouffer pendant la première heure, remarque que la toux marche comme les baillements : je suis l'instigatrice de chacun des mouvements bruyants qui traversent l'auditoire. Je me demande combien qui ignoraient jusqu'à mon existence se mettent soudain à me haïr.
Toute la journée, j'ai mal à mon bras gauche, je m'aperçois tout à l'heure en allant me doucher qu'un élastique à cheveux remonté très haut le long de mon bras me coupe le sang.

L'après-midi, j'achète un parapluie chez H&M, parce que j'ai la flemme d'aller jusqu'à la Migros où pourtant je me déplaçais fréquemment l'an passé pour acheter des tartelettes aux noix des Grisons que je ne consomme plus. J'espère qu'il pleuvra demain pour pouvoir l'essayer et sans doute l'oublier dieu sait où, comme le précédent.

Je me déshabille pour me doucher et je trouve mon corps d'une vulgarité répugnante. J'hésite longuement entre mon gel douche pomme-melon et celui coordonné au parfum que je mets que ma mère m'a offert à Noël. C'est deux façons différentes de voir les choses. Mon Petit Marseillais pour enfants est justement pour enfants, sans doute trop fruité, peut-être écoeurant, bref, régressif il me rappelle le Petit Dop de mon enfance, quand je prenais le bain avec ma soeur. L'autre sent l'adulte avec tout ce que ça implique. Quand ni l'un ni l'autre ne me conviennent je me douche avec le savon pour les mains collectif et inodore.

(Juste penser à rien. Laisser les doigts gambader bêtement sur le clavier.)

J'ai envie que le semestre soit fini. J'ai envie d'être en septembre et d'avoir passé l'oral de maths pour avoir fini avec la maturité. Et peut-être réussi. Parce que sinon, je sais pas. Alors j'ai peur.