02 juin 2007

Je n'ai jamais eu 16 ans.
Ou en tout cas pas ces 16 ans là, où la vie est une jolie petite misère, à cause de parents chiants qui vous ordonnent : "Va travailler ! Organise toi ! Révise pour ton test de demain !" après un bulletin largement en dessous de la moyenne à la fin du premier semestre, auxquels on répond nonchalament : "Mais ça vaaaaa !".
Je n'ai pas eu ces 16 ans là où on fait des premières expériences, on l'on a une petite amie de 18 ans avec un rire de dinde et des amis avec qui on sort le vendredi soir, ou avec lesquels on regarde un DVD à la maison quand les cours finissent avant midi et que les parents sont partis au mariage d'un de mes cousins.
Alors quand je déjeune à 14 heures, parce que je n'ai pas eu le courage de le faire en même temps que mon frère et ses amis, et qu'ils regardent un film juste à côté, que sa copine et mon frère sont enlacés sur le canapé, un couple de leurs amis à côté, je me sens mal. Un peu comme s'ils le faisaient exprès, pour me défier, pour me rappeler que je n'ai pas eu une vie "normale". Je fais pas exprès, et je ne lui en veux pas du tout, à mon frère, d'avoir eu la chance d'une vie ordinaire. C'est bien de ma faute si je ne sais pas aller vers les autres, et je dois faire la part des choses, tout n'est pas la faute de mes parents et de cette putain de pseudo école française...
A même pas 16 ans, mon frère dort avec sa copine quand ça se présente. Quant à moi, lors de ma première nuit - chaste - avec un gars j'approchais dangeureusement des 18 ans, il ne m'aimait pas le moins du monde. Je suis jalouse de ces films que je n'ai pas regardé dans les bras d'un premier amour absolument innoubliable ( http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=343248 ). Je ferais bien de me faire soigner avant d'avoir des enfants, sinon ça risque d'être difficile à vivre. Et si je suis heureuse aujourd'hui, qu'est-ce que je peux bien en avoir à faire de ne pas avoir vécu une histoire d'amour à 16 ans ? Normalement rien, je sais, mais ça ne m'empêche pas de me sentir comme un blog d'emmenthal, remplie de trous.

N'empêche, heureusement, je suis foutue pour le coup du premier amour. J'ai aimé une infinité de fois avant d'être aimée. Mais ça m'a pas empêchée, quand j'ai lu son nom, à cette ordure, dans le journal de ce matin, d'avoir encore ce genre de je ne sais quoi de vraiment lamentable.
Personne ne m'a jamais fait autant de mal que lui. Et j'aurais tellement aimé qu'il m'aime. J'en suis pas remise, même si je n'ai pas eu le moindre contact avec lui depuis au moins un an et demi, j'en suis pas arrivée à l'indifférence.

Et j'aime les Cowboys Fringants, pour positiver un peu. Bien qu'ils ne soient pas réellement ce que l'on doit écouter pour positiver. Au contraire.

Enfin...