18 mars 2007

Ce que j'ai du mal à accepter, c'est quand il est, parfois, parfaitement indifférent après avoir fait l'amour. Je sais bien qu'hommes et femmes sont différents sur ce point-là, et je n'ai jamais envisagé de lui en vouloir de s'endormir après pour peu qu'il ait pris trois fichues petites minutes pour me montrer discrètement qu'il m'aime.
J'ai peu couché dans le vide, mais bien malgré moi j'en garde des séquelles. La moindre impression d'indifférence de sa part me rappelle N., et tout de suite, je me sens mal. Sale, abîmée, perdue.
Autrefois, j'ai joué de cette sensation pour me sentir écorchée, et ainsi bien vivante. J'ai pris plaisir, un soir de novembre à la gare de Mulhouse, à croire que le vent qui la balayait pourrait m'emporter pour peu qu'il souffle un tout petit peu plus fort. Descendre du TGV en tremblotant, essuyer mes larmes du revers de la manche et me croire plus forte que tout, d'avoir ce courage de me mettre à la merci du vent.
J'ai du aimer avoir trouvé comment me détruire tout en ayant l'impression de grandir, en défiant mes parents, en dénigrant ce que j'avais longtemps souhaité.
Je ne sais pas retenir mon moral de filer si je ne suis pas rassurée : je viens pas de faire la pute, hein ?

Et comme je ne sais pas, j'ai envie de le laisser endormi, de ranger mes affaires en silence et de partir sans lui dire au revoir.
Connerie absolue. Puisque encore plus que lui, c'est moi que ça aurait rendue triste, puisqu'en fait, il suffit qu'il s'en rende compte pour qu'il se lève, s'habille et vienne à la gare avec moi.

12 mars 2007

Faire des études à l'E..., c'était facile. Savoir forcément que si je réussissais, si je tenais, j'en sortirais ingénieure, avec la certitude de trouver du travail quand j'en sortirais. Du travail intéressant, prenant, valorisant, et probablement bien payé.
Se motiver pour un salaire, c'est très loin d'être suffisant, et pourtant, dans le contexte économique de plus en plus difficile du 21ème siècle, être rationnel, c'est accepter de sacrifier pas mal de choses pour avoir le certitude de mener plus tard une vie d'aisance matérielle. Ne pas être des 120'000 suisses qui ne parviennent pas à payer leur assurance maladie.

Ceci dit, inconsciente que je suis, j'ai abandonné. Et maintenant, c'est compliqué de décider ce que je veux vraiment faire de ma vie. J'ai plus franchement le temps de me tromper.
Je crois me poser les problèmes dans le mauvais sens. Je reste à plancher sur le problème Neuchâtel ou Lausanne, au lieu de me décider réellement sur les branches que je veux vraiment. L'une de celles qui m'intéressent n'est enseignée qu'à Neuchâtel.
Ne rien décider en fonction de V.. Les études c'est beaucoup dans la vie, l'amoureux, ça ne risque pas d'être aussi long, ils disent tous. Et sans doute, ils n'ont pas tort. Moi je veux pas commencer à faire des pronostics. Tant que c'est bien, V. et moi, tant que ça me plaît, tant que ça lui plaît, ça n'a qu'à durer. Encore trois mois, encore un an, ou deux, ou dix voir plus si c'est ce qui se fait. Tant qu'on se supporte réciproquement...

Choix d'orientation à faire intelligemment pour pouvoir trouver du travail en sortant. Sciences de l'information et de la communication, c'est à Neuchâtel, et c'est une des branches qui m'intéresse le plus. Je l'ai déjà dit, et je n'essaie pas de faire du comique de répétition.

La difficulté première, c'est de faire le deuil d'une situation, limite perçue comme un état civil : aux premiers temps de cette séparation, j'étais la veuve qui pleurait son époux, j'en rêvais la nuit. Aujourd'hui encore, elle me manque, cette fichue E.... Je l'aimais tout plein.
J'ai encore peur. J'ai des périodes où je me dis que j'ai fait la plus grosse, la plus énorme, la pire de toutes mes conneries. Et ça me fait mal au ventre, pire que la course d'entraînement pour le bac que ce sadique V.. m'impose le dimanche matin. (Sauf quand je trouve à le faire penser à autre chose. On ne fait pas plus flemmard de moi.).
V., je peux passer la journée à lui dire toutes les vacheries que je veux en réponse aux siennes ; mais il suffit de lui dire que si je n'achète jamais mes plaquettes de pilules par trois c'est parce que je ne sais jamais si je serais encore avec lui le mois suivant pour réussir à le vexer. Il sait faire ce qui m'est impossible : comprendre quand vraiment la chose désagréable à enttendre a été dite très sincèrement.
Ceci dit, si je savais comment sortir de cet état de fait merdique, où il me dit plus souvent que mon postérieur est éléphantesque, plutôt que d'affirmer que je suis jolie, je serais pas contre. Chez C., où nous étions en décembre, pour son anniversaire, d'autres de ses amis qui ne connaissaient ni V. ni moi lui ont demandé si nous nous détestions vraiment. J'en reste traumatisée.

Tenter, dans les grandes marges des manuels de philo du cned, d'éclaircir leurs stupides phrases à rallonges, comme si un texte devenait philosophique simplement parce qu'il faut retourner chercher le sujet des phrases trois lignes au dessus du verbe auquel il se rapporte, tenter de me faire à l'idée que j'y comprendrais ce qu'il faut qu'à force de les lire, comme ils l'écrivent toujours dans la préface.
Au moins je sais, la philo je n'en ferais probablement plus jamais. Ce que je croyais déjà il y a quatre ans. Ce que la vie peut-être surprenante...

Retrouver ma fabuleuse histoire d'amour légèrement déprimante dans une chanson de Riké :
"J'sais pas où tout ça nous mènera
Tu souffles le chaud tu souffles le froid
Et si j'oublie tout dans tes bras
Je me dis parfois que ça ne durera pas
Pour moi l'amour s'vit pas comme ça
Je comprends pas le sens de tes combats
Mais même si ça d'vient dur pour moi
Je repousse mes doutes encore une fois"

Heureusement que je passe mes foutues longues journées à écouter la radio, sinon, franchement, qu'est-ce que je me ferais chier. Remercier Couleur3 si j'ai mon bac, je note pour pas oublier, bien que soit sans doute un vecteur incomparable de déconcentration.
La semaine dernière je suis allée skier deux jours avec C..
J'ai aussi de fabuleux "échanges" épistolaires avec des gens qui ne veulent pas m'engager pour travailler pour eux cet été. Et ça me rend malade, presque. L'autre jour, j'ai appelé mon académie. Comme ils sont gentils, ils ont accepté de me dire que je passerais mon bac à Annecy. Annecy c'est joli, je vais pas me plaindre. La gym, c'est à Thonon ou Evian, et c'est sur deux jours, pas me plaindre non plus, n'ayant pas idée des températures qu'il fera à la fin juin.
Vivement la fin juin. Même si j'ai pas de travail pour l'été prochain, et même s'il ne me reste plus qu'un mois et demi pour m'inscrire à l'université. Vivement la fin juin.
En attendant, j'arrive pas à dépasser le 19 en maths, et l'autre jour, je l'avais si une saleté d'erreur intermédiaire de calcul ne m'avait pas achevée. C'est pitoyable. J'ai fait deux ans et demi de maths relativement poussées, et je me fais encore avoir par des devoirs niveau terminale ES. Je vais pleurer, comme dit V. à la moindre contrariété, bien qu'il ne le fasse jamais. Des fois, j'utilise des méthodes "hors programme" me dit ma correctrice, alors je perds des points, ce que je trouve profondément injuste.
J'ai rêvé que je mettais au monde un bébé humain, lequel avait la merveilleuse idée de rapidement se transformer en un chaton trop choupi trognon.