27 janvier 2008

Maman... Il faut te calmer maintenant.
Oui, papa s'en va quatre jours pour son travail... Oui, je sais, quatre jours.
Il faut arrêter maintenant de claquer les portes, il va revenir dans quatre jours.
C'est vrai, ton fils a perdu sa virginité. Mais ça n'est pas la peine de claquer les portes.
Va dormir maman, c'est l'heure, il faut aller dormir...

J'irais bien lui dire. Mais je ne sais pas réellement pourquoi elle hurle et claque les portes.
Si elle avait autre chose sans doute que cela irait mieux.
Moi aussi, ça m'a fait un choc quand je l'ai su. C'est mon petit frère, un vrai bébé. En tout cas moi à son age j'étais encore un bébé.
Je ne sais plus vraiment ce que ça change de l'avoir fait. Je ne sais plus comment on se sent.
Oui, je regrette d'avoir couché juste pour coucher, avec un "ami" (ou pas ?) qui ne m'aimait pas, puis avec un connard que j'aimais éperdument à sens unique, puis avec un inconnu un soir de folie, puis enfin avec V.. C'était con, enfin, tout avant V.. Gardons juste, que peut-être, pour l'expérience...
La première fois avec le grand amour de jeunesse pour qui c'est la première fois, c'était pour mon frère et ma soeur, pas pour moi. Je peux pas m'empêcher de les envier. Je sais, c'est con.
Bref.
Si ma mère avait autre chose dans la vie que son mari sans doute que son absence pour quatre jours ne poserait pas le moindre problème. Et les portes qui claquent, ça m'emmerde.
Quand on lui avait offert des cours de peinture, elle a arrêté d'y aller après trois séances. La faire sortir, lui faire rencontrer d'autres gens, ça n'a pas marché. On a un peu perdu espoir.
Je sais d'où je tiens mon incapacité chronique à me faire des amis. C'est génétique. Et déprimant.

16 janvier 2008

J'aimerais savoir n'être plus sensible au malheur de ma mère. Ne plus entendre les cris, ne plus être touchée par la bêtise si fréquente, ne plus voir l'imbécilité... J'aimerais être détachée des absurdités famililales.
Je voudrais bien savoir ne plus y voir un frein à mon bonheur, ne plus me dire que cette famille est la source de tout ce qui me manque. Ce serait bien que je sache ne plus en vouloir à mes parents.

Tout est entre mes mains. Je crois qu'au fond de moi, je le sais parfaitement. Mais je n'arrive pas à utiliser cette certitude dans ma vie quotidienne.

J'aimerais bien que l'université bouge un peu, par exemple en donnant les dates des examens, et la note de celui d'avant les vacances. J'ai vraiment l'impression, parfois, d'étudier dans une uni en faillite. En comparaison, il y a tellement moins de choses proposées qu'à L.. Un peu pénible par exemple pour qui aimerait prendre des cours de langue.

Résolution pour 2008 : me faire une place à N.. Une place chouette avec des activités intéressantes, et des amis.
C'est pas gagné, mais il faut, sinon ça va jamais aller.

05 janvier 2008

Avant, j'écrivais surtout dans la nostalgie ou la tristesse et je regardais mes larmes s'écraser sur le papier et diluer l'encre.
J'en ai assez du malheur et du vide. Je veux du bonheur et des rires. Je veux aimer, montrer que j'aime et en recevoir autant.
Je veux que 2008 soit sacrée année du bisounourisme.


La famille est dorée. C'est vrai, tout ce qui touche à la famille, je me le représente en or. C'est sans doute parce que voir la famille, c'est juste Noël. Peut importe que je ne sois pas d'accord avec mes oncles, mes tantes ou mes grands-mères, à Noël tout est doré et chaleureux, et je veux que tout continue à être doux et chaud, même après Noël, même après Nouvel-an de la glauquitude absolue. Je veux que ce soit tendre et doux, chaud et rassurant. Et à part ça ?
L'hotel d'Ambleteuse. Je garde le nom que j'aime. Si j'étais cinéaste, j'y retournerais juste pour tourner un film d'horreur. Les paysages s'y prêtaient, le nom aussi. Les parents complètement saouls. Terrible. Jamais vu ça. Et l'analyse de la vie des parents qu'on s'est fait avec ma soeur et mon frère, dont sans doute il ne reste rien, malgré son allure révolutionnaire, nous a sans doute permis de voir les problèmes qu'ils ont, mais nous sommes encore bien loin de trouver des remèdes à leur vie triste qui nous afflige. J'ai décidé de retourner voir un psy avant de devenir aussi cinglée que ma mère.
La maison des grands parents sur la côte, tout un héritage qui ne me touche pas. Oh, je me rappelle bien les promenades sur la digue. La grande table en bois et les bancs étaient encore dans mes souvenirs, mais autrefois le couloir à l'étage était, je me le rappelle, au moins trois fois plus long qu'aujourd'hui. Ce n'est pas chez moi, cette côte d'Opale qu'ils aiment tous du côté de mon père. C'est peut-être dommage. On se rend compte, là encore, en entendant parler d'amis de jeunesse de mes parents, qu'ils ont abandonné tous les liens qu'ils avaient, qu'ils sont partis un jour en coupant les ponts. Pourquoi ? Ils savent répondre seulement qu'ils n'aiment pas les gens, qu'ils sont mieux seuls, qu'ils se suffisent l'un à l'autre. On y croit pas.
Et on retourne en ville, du côté maternel. Là, ça brille. Le côté sombre de l'autre grand mère qui se laisse dépérir face à l'Azheimer de son mari, ne voulant d'aide de personne, mais qui ne tiendra plus longtemps, on l'a laissé derrière. L'année du bisounoursisme n'avait pas encore commencé, mais je voulais la serrer un peu : ce n'est pas très dur, de cette femme il ne reste qu'un petit sac d'os que le vin rosé anime - et lui dire qu'il fallait qu'elle prenne d'elle tout le soin du monde, qu'elle devait demander l'aide qui lui fallait, lui répéter simplement ce que j'avais laissé coulé tout seul la veille en fin de soirée, quand les "adultes" alcoolisés ne s'intéressaient plus tellement à la leçon qu'assénait tranquillement la petite nièce discrète à sa grand mère décomposée - le rosé, j'ai parlé du rosé.
C'est plus facile de montrer de l'amour aux gens qui l'auront vite oublié.
Le brillant arrive. Des bons sentiments qu'on montre d'avantage. Des problèmes aussi mais plus d'insousciance, plus d'exubérance, des rires qui fusent plus vite. La couleur est meilleure ici. La chaleur et le manger aussi. Je reste en spectatrice, mais j'ai d'avantage envie d'en être. Si ce côté-là est plus vif, il est aussi plus intimidant.

Des deux côtés, j'ai de mal à me sentir chez moi en famille. Il y a un décallage, quelque chose qui ne joue pas, et il ne s'agit pas seulement des grimaces de ma mère à côté des sourires de ses soeurs.


Un jour je finirais ça, quand j'aurais trouvé à me souvenir d'où est-ce que je voulais en venir avec cette histoire.

Mais pour 2008, je veux un monde tout doux, tout chaud, et tout sourire. Et pas que pour moi.

Reste juste à convaincre V. que 2008 est bien l'année du calinage, l'année où on dit oui à toutes les occasions de récolter des sourires, l'année où l'on fait tout ce que l'on peut pour être heureux.