30 septembre 2007


Ce qui fait le charme de mes 25 mètres carrés, c'est la vue.
Mon ancien portable vieux de quatre ans m'ayant lâchée, j'en ai maintenant un qui fait les photos, tant mieux puisque le cable de mon véritable appareil est resté chez mes parents.

Les rôles sont inversés. Avant, V. restait sur le quai de la gare et moi je rentrais chez mes parents. Maintenant V. monte dans le train, et moi je rentre chez moi. Il faut s'y faire. Je ne suis plus dans le train à me retenir de pleurer bêtement, je rentre tranquillement chez moi boire un thé bien chaud, triste aussi, j'aime pas quand il est plus là.
Après avoir passé vendredi soir et samedi avec A. et C. puis samedi soir et dimanche avec V., mon studio me semble bien vide. Tenir un hôtel, avoir du monde chez moi, c'était bien.
J'arrive à attraper un réseau internet non sécurisé devant ma fenêtre, je regarde passer les trains en faisant mes exercices de latin en ligne.
Les cours sont intéressants, si bien qu'avec mes 17h par semaine je reste sur ma faim. Je vais chercher un travail à côté.

18 septembre 2007

Les jours de supermarché ont vite passé. Les bleus, les courbatures et les ampoules ne sont plus qu'un lointain souvenir dont il ne me reste plus de cicatrice. Vingt-six heures dans les Grisons, déjà derrière avec un goût d'irréel. Difficile d'imaginer qu'on puisse - dans la même journée - faire l'amour, vider ses poches pour s'acquitter d'une coûteuse nuit d'hôtel, marcher trois ou quatre heures avec à chaque pas l'impression qu'on va y passer, prendre un bus postal, un train, encore un train puis un autre train, dans une succession d'annonces en suisse allemand qu'on comprend plus ou moins. Enfin embrasser V. une dernière fois, descendre du train, rentrer à la maison remplir une valise et manger avant de retourner prendre le train sous un orage violent qui foudroya la maison parentale à peine vingt minutes après mon départ. Traverser le pays dans sa longueur ou presque et déménager, une journée assez remplie pour qu'aujourd'hui, rentrée universitaire, me paraisse une journée morte.
J'ai assisté à trois heures de conférence spéciale rentrée sans le moindre intérêt, visité ma nouvelle ville, rangé et un peu décoré mon appartement, fait deux supermarchés, appris qu'on avait oublié de me faire une carte d'étudiant. Et j'ai réalisé - il était temps - que maintenant je vivais ici.

02 septembre 2007

La Grande Surface, c'est un endroit merveilleux dont je découvre chaque jour de nouveaux secrets. Beaucoup mieux, je me permets de le croire, qu'une caissière "de métier", puisque je travaille en rayon, j'observe les rouages, les mécanismes encore mal rodés du supermarché qui s'éveille. Il naît, il grandit, il croît comme son chiffre d'affaire, et s'il n'a que quelques jours, il s'annonce prometteur même s'il n'a pas rempli, encore, les objectifs qui lui ont été donnés.

Les horaires sont rudes, d'autant plus que j'habite à trente minutes de la Grande Surface, 7h - 19h, je me plains mais la comparaison est impossible avec les échellons supérieurs de la hiérarchie.

Leur stress m'est indifférent. A 7h, quand la ruée du personnel se déchaîne sur les palettes tout juste sorties des camions, je reste bras ballants, sans savoir que faire. C'est dans ces moments-là que mes limites m'apparaissent : tout le monde s'active et je ne trouve pas d'initiative à prendre, j'encombre, et je m'ennuie, pas encore assez fatiguée pour dormir discrètement debout. Je ne comprends pas les ballet des portes de chambres froides, des transpalettes, de la nettoyeuse et des fourmis laborieuses. Il ne me reste que deux semaines, je n'aurais pas le temps de m'y faire avant de découvrir les bancs d'une nouvelle université. Et si cette perspective m'inquiète, l'occupation que je trouve quand même entre deux palettes de papier cul me permet de ne pas y penser. Collègues sympathiques si on oublie l'idiote - elle est idiote je n'y peux rien - qui sent très mauvais et qui travaille dans le même rayon que moi.

Bref, demain debout avant 5h30, je retourne me coucher, et bien évidemment, rêver du travail...