09 mars 2010

Dernier semestre de Bachelor.

Ça, ce sera fait. Il y a la suite à prévoir. Des envies à définir, un avenir à convenir.

Il ne reste plus que quelques enseignements à suivre et à ranger dans le pot commun des savoirs disparates acquis.
Il y a quelque chose de rageant à réussir sans devoir se donner à fond, dans une formation qui n'assure rien au bout, et d'avoir tant peiné sans succès dans une école à la sortie de laquelle j'aurais sûrement eu à manger sans chercher indéfiniment.
Un prof parlait de sacrifice. Ce serait joli, oui, si les mois passés à brasser des pages et des pages d'ouvrages obscurs, à emmagasiner des savoirs trop spécifiques pour intéresser hors d'une faculté de lettres, savoirs qui valent ces regards incrédules « quoi y'a des gens qui étudient ça ? », joli, oui, si ces mois passés entraînaient un minimum de reconnaissance de la société.

Le secret bien gardé, c'est que je ne suis pas passionnée, et mon problème d'avenir vient de là. Comment décider quelle branche choisir pour un master – et donc bien entendu un mémoire – si je ne parviens pas à me passionner ?

03 mars 2010

Je me sens comme si je partageais le genre de deuil que traverse la colocation. (Personne n'est mort).
J'admire ces gens qui ressentent autant, qui s'attachent autant. Je me contente de vivre, avec les autres, mais sans pour autant les adorer et leur faire des câlins à tout bout de champs. J'aime bien les câlins, avec parcimonie, aux grandes occasions.
Je crois avoir traversé l'âge des grandes amitiés sans le connaître. Si je m'en moque c'est par jalousie.
J'ai trouvé une sorte d'équilibre qui s'accomode d'arrivées et de départs, qui n'investit personne à fond, mais qui ne s'en porte pas plus mal.
(Sauf V. bien sûr, mais dont je tends pourtant à me détâcher car il ne donne de signes qu'en ce sens.

02 mars 2010

J'ai l'impression d'être devenue plus humaine.
Oh, pas beaucoup, juste un peu, mais cela suffit à changer des choses.
Je m'attache à des personnes, et j'affronte presque sans honte les sentiments qui me font désirer être unique pour ceux que j'aime.
Je regarde des matchs de foot ou de hockey en hurlant, parfois.
J'exprime des sentiments et je m'autorise à les ressentir.
Il m'arrive toujours d'analyser tellement mes sentiments qu'ils n'ont plus la moindre signification.
Je ne sais toujours pas où je dirige mes pas, mais j'arrive à faire des choix pour dessiner un avenir qui puisse me plaire.

J'exagère toujours tout, mais maintenant on comprend que c'est loin d'être du premier degré.
Je décide toujours d'aimer ou non quelqu'un au premier regard, mais je peux changer d'avis.

Je n'arrive pas à m'appuyer sur quelqu'un d'autre que moi.
Je pleure toujours quand quelqu'un m'épaule gratuitement.

J'ai envie d'avoir des enfants pour fouiller les librairies à la recherche des albums qui m'ont marquée enfant.

Je suis toujours amoureuse de mon copain, mais des fois j'en ai marre.

Je ne sais pas dans quelle matière je veux faire mon master.
Je ne sais pas dans quel pays j'aimerais partir en échange.

J'aime les quelques secondes qui précèdent la publication des notes d'examens sur internet, quand ça rame, et qu'on appuie sur F5 toutes les secondes.

Un examen échoué pour cause d'absence due à la pire gueule de bois du monde : c'est nul.
Un examen bien réussi malgré l'absence de révisions et l'absence à la moitié des cours : pas mérité, mais jubilatoire.
Un examen hyper bien réussi malgré une haine prononcée pour cette manière : mortellement jubilatoire.