31 mai 2006

S'il faut qu'il soit à l'un de coin de l'Europe pour lancer, en quelques vingt-trois heures, de quoi nourrir quatre fois mon sourire niais, je signe tout de suite pour qu'il ne soit là qu'une semaine par mois. Bien, je souris bêtement. Et je meurs de froid. Là où il est, ils annoncent qu'à vingt-trois heures il y fera vingt-et-un degrés. Ce soir, je suis rentrée en grelottant de la bibliothèque, douze degrés au maximum. La SA est terminée, ça n'était pas intéressant. Je n'ai toujours pas mangé et j'ai du boulot à préparer pour demain. Catastrophe. Mais je souris bêtement. J'aurais ma carte postale, comme j'ai eu un de ses tee-shirts sales. J'ai tout ce que je veux, moi.

30 mai 2006

Je n'ose pas sortir de ma chambre, parce que je crois bien qu'y retourner pourra me tuer. Je suis incommodée avant même d'avoir connu l'air pur du couloir tout compte fait ; mais il pleut : l'aération attendra.
Des fois, il est tellement bête que je pourrais tuer V., s'il ne me faisait pas rire à relever les trucs les plus idiots : "Maintenant on est obligés de se coller l'un contre l'autre pour avoir chaud..." après qu'on ait fini par enlever le haut.
Un mois. Il le sait ?
Vendredi soir, fâchée contre lui, parce que frustrée, et surtout incomprenante, après l'avoir réveillé car de toutes manières il s'étouffait avec sa morve, j'ai réclamé qu'il me ramène chez moi. Devant le foyer, il est quatre heures du matin, je demande : "Si on en reste à ce stade, j'veux dire, dans nos rapports juste physiques, c'est de ton fait ou du mien ?". Ah ah ah : il a répondu que c'était un fait commun, alors je ne comprends pas mieux. Déjà, ça avait été dur à demander, je n'ai pas osé exiger qu'il m'éclaircisse la réponse.
Il part loin demain. Mais il sera normalement revenu dimanche. J'vous dit normalement, mais c'est parce que les avions m'font peur. Lui au soleil, moi ici dans le froid, et la neige dès mille mètres.
Je n'aurais qu'à attendre ma carte postale. Mais, oh, ce serait mignon quand même, un V. carbonisé façon Pompéï.
La nuit, quand c'est lui qui est venu chez moi, je le raccompagne à sa voiture sous la pluie.
Pas de grand amour, pas de passion fulgurante. Juste, on est bien ensemble. C'est imbécile. Je ne lui dit pas que je l'aime mais seulement : "T'es trop crétin !". Il dit, en prenant le plafond à témoin : "Mais elle est bête !". Et je tiens à lui. S'il est crétin et que je suis bête, on ne peut rien désirer de plus.
Enfin si. Mais la meilleure façon de lui faire savoir n'est pas de lui dire : "Arrête, arrête ! tu fais rien qu'à me donner super envie de toi, et ça devient pénible !", même si je me sens bête à lui dire mon envie de lui s'il ne me désire pas aussi.
Il y a cette envie de lui, qui vient je ne sais d'où. De son petit côté gamin, un petit côté très présent, qui ne vient pas des quatre mois de moins que moi qu'il a, puisque je le sens tellement plus mature que moi, parfois. Des choses si petites qu'elles en deviennent énormes qu'il dit à l'occasion. "Tu sais bien que j'ai toujours envie de te voir.". Envie de lui, même si je redoute les instants où son regard se plonge dans le mien.

25 mai 2006

" ich schnapp dir einen stern
dann schläfst du besser ein
ich habe dich so gern
ich lass dich nicht allein
in deinem traum "

Schnappi - Abends am Nil

Oui, je fais écouter Schnappi à mon amoureux, pour parfaire sa culture musicale. Je ne sais pas du tout ce qu'il aime. L'autre nuit, il devait patienter entre 23 heures et minuit que j'aie fini et renvoyé un formulaire de rendu d'exercice (On a le droit de rendre les exercices plus tôt, mais moi j'ai un don pour les rendre à la dernière minute.) ; pour qu'il ne s'ennuie pas je lui ai prêté mon mp3, et il s'est endormi. Je n'ai pas peur de ce qu'il va penser de moi. J'adore le voir se marrer en écoutant : "Ich bin Schnappi das keine Krokodil.".
(Je suis allergique à V.. Sinon, pourquoi, après l'avoir serré dans mes bras, aurais-je des boutons sur la face intérieure de mes bras ? Je suis peut-être allergique à la lessive, mais ce serait tout aussi étrange.)

24 mai 2006

Il est fort improbable qu'un jour V. et moi fassions l'amour, puisque nous serons morts de faim avant d'avoir entrepris quoi que ce soit.
Je tombe amoureuse. Un de ces jours, je lui dirais.
"Amour : ce qui vous arrive est bien vrai, vous ne rêvez pas." L'horoscope de 20minutes, toujours plus favorable que celui du Matin Bleu.
Les oiseaux commencent à chanter avant que je me sois couchée. Je ne sais pas comment il fait pour ne pas s'endormir au boulot. Non, parce que trois heures de sommeil, c'est pas beaucoup. Dans ses bras, je suis bien. Quand il me sert très fort contre lui. C'est tout ce que j'ai toujours voulu, aussi loin que je me souvienne. Et ça ne me déçoit pas.

21 mai 2006

Je m'emmerde dans cette routine. Quotidien étriqué, ratatouille-semoule-café au lait, brossage de dents, révisions
Parfois, je reçois des notes, alors je suis très très contente. Parce qu'elles sont bonnes. Mes notes sont bonnes. 5 ; 5.2 ; 5.7 ; 4.3 (oui, pour moi même le 4.3 est bon).

Hotel Rwanda.
Aie. Ah oué, mais ça ne fait assurément pas aussi mal qu'un coup de machette.
Et le lendemain, on retourne à ses "préoccupations" quotidiennes : ohlala, quelle horreur, en quatre jours, j'ai mangé deux plaques de chocolat... Et je continue, j'en ai une troisième.

Depuis qu'il y a V. dans ma vie, je n'ai plus besoin de sexe, à la place j'en ai envie, c'est sacrément différent.

17 mai 2006

Je ne suis pas en état de chercher des mots, mais depuis quatre jours, je m'ennuie.
Mon organisme n'a pas encore tranché : mes oreilles vont-elles ou non céder à l'avancée microbienne ? C'est la question de la semaine : de la réponse dépend le devenir de mon entrée à Balelec. Je la revends, ou je la garde.
Depuis quatre jours, je suis malade. Mais j'ai quand même vu V. deux fois, V. qui résiste vaillamment à l'attaque microbienne ou virale, et qui n'a même pas fuit en me voyant verdâtre.
Il y a eu la gorge, puis le nez, et ensuite les yeux. Logiquement, les oreilles devraient suivre. Au quatrième jour de maladie, ma température dépasse toujours les trente-huit degrés.
Avoir peur que parte tout de suite, très vite, un type qui vient même s'il sait que je suis malade, qui me prend quand même dans ses bras quand j'essaie de le garder à une distance sanitaire de deux mètres, ça me semble réellement stupide.
J'ai racheté des mouchoirs tout à l'heure. Le premier du lot sera au moins mon deux cent-cinquante-neuvième depuis dimanche à quatorze heures. Mais à la vérité, une amélioration se fait sentir et il me reste encore six mouchoirs avant d'entamer le vingt-huitième paquet.
[Tous les chiffres sont véridiques ; il est à savoir que j'ai utilisé pendant un moment des paquets de neuf (d'ailleurs j'ignorais que ça existait), puis ensuite des paquets de dix, ainsi, vous voici confrontés à un problème mathématique de niveau brevet des collèges qui vous permettra de déterminer combien de paquets de dix et de neuf mouchoirs j'aurais utilisé lorsque j'ouvrirai le troisième emballage. Je m'ennuie. Oh ! Un chiffre passionnant ! : 108 mouchoirs (21x21 cm) représentent une surface totale de 4,8 mètres carrés (selon le paquet, par le calcul, je trouve moins, mais plus de décimales).]
Le motif des mouchoirs de la Coop ne manque pas de rappeler que le soleil revient toujours de derrière les nuages. Heureusement parce que depuis quatre jours je commençais à en douter sérieusement.
Pour la première fois, j'ai réussi à lui donner à manger. Je n'étais pas en état de partager grand chose d'autre avec lui qu'une casserole de nouilles et ma température qu'il sentait déjà à vingt centimètres de mes joues.

13 mai 2006

Profiter de ce que j'ai. Quelle bonne idée. J'ai un copain gentil, et adroit. Mais mon horoscope m'annonce qu'une relation sentimentale va évoluer dans un sens que je n'attends pas. Voyez, je ne peux pas m'en contenter. Les choses vont changer.
Cette après-midi, je vais aller poser des questions aux gens dans la rue. Pas de celles qui apporteraient des réponses à mes interrogations personnelles. Vous êtes contents de la vie dans votre quartier, l'environnement vous convient-il ?
J'ai eu un 5 à un examen d'il y a quelques temps. Je suis contente.
Hier soir, il a rapidement rempli ses papiers pour les votations. Il a choisi un candidat socialiste, et noté la même réponse que moi à la question du 21 mai : uniformiser ou ne pas uniformiser le système d'éducation suisse ? Pendant ce temps, je remplissais un sudoku niveau expert, assez vite, forte de l'expérience acquise dans l'après-midi. S'il avait voté UDC, je me serais enfuie en hurlant.
A une heure du matin, j'ai du insister pour qu'il me raccompagne chez moi. Il était fatiguée, je l'étais aussi, la conversation était inexistante. Autant de mon fait que du sien. Tendue, je ne voulais pas devoir lui dire non non arrête, je suis indisposée.
Je commence à le trouver... mignon...
Je lui ai dit : "Je n'ose pas t'imaginer dans dix ans...". Il a répondu : "Dans dix ans, tu ne me connaîtras plus.". Il n'a sans doute pas tort.
Profiter de ce que j'ai. Et arrêter de penser.

11 mai 2006

Maintenant qu'il est trop tard pour faire marche arrière, je crois qu'avoir laissé tomber les cours qui ne font pas partie de mes objectifs de réussite pour cette année était une énorme connerie.
Je n'étais déjà pas intégrée dans la classe, alors maintenant je n'en fais tout simplement plus partie.
Y'a des gens à qui j'ai envie de dire vous n'avez jamais rien vu de plus paumé que moi, alors ne jugez pas, vous n'avez pas idée. Je ne dirais pas ça à V. : qu'est-ce qu'il en aurait à faire, V. d'une fille complètement perdue ? Je lui mens un peu, à essayer de paraître sûre de moi quand je lui explique que ceci, c'est pour avoir ma maturité, que je suis très confiante... Je crève de trouille, je ne suis pas certaine de faire les bons choix.
Je sens les gens s'éloigner de moi. Pourtant je ne crois pas faire le vide, mais c'est malgré tout comme si je stagnais. Il est dans ma vie, je pense certaines choses en fonction de lui, je le prends en compte, mais je n'ai pas plus d'amis, pas spécialement plus de vie sociale. Je ne suis pas spécialement plus heureuse. Mais pas moins non plus, assurément pas moins. Il y a ce mieux dans ma vie, un sentiment nouveau que je n'arrive pas à cerner, mais il reste bien des manques.
Ma vie sociale est toujours un beau néant, ou presque. Je ne fais toujours rien qui me passionne vraiment. Je ne sais pas non plus qui je suis.
Par contre il y a un garçon qui aime bien être avec moi, sans même qu'il ait fallu que je couche avec lui pour obtenir ce résultat. Son discret "je t'aime", je le traduis en "j'aime bien ta présence" qui me semble correspondre d'avantage à la réalité de ce qu'il peut ressentir.
Hier soir, il a été très chouette, puis, il m'a regardée droit dans les yeux, et m'a dit : "Tu sais que j't'aime ?". Cent points de plus à mon sourire niais. Même si tout ça n'est pas sérieux. On n'aime pas une fille qu'on connaît depuis vingt-six jours dont six de virtuel et que l'on considère comme sa petite amie depuis onze jours. Je crois qu'on ne fait pas ça. Moi, je l'aime beaucoup beaucoup tout plein, mais je ne pourrais pas encore lui dire que je l'aime.
J'ai répondu : "Ah oui ?" et il s'est marré.
Il est resté dormir. Dans mon petit lit de nonante centimètres. Il ne m'a pas dérangée. Il ne ronfle pas, ne bouge pas ou peu, et ne tire pas trop le duvet de son côté. Par contre il a peur des gens. Il se tapit dans un coin du couloir, guette, et attend que la voie soit libre avant de s'élancer dans la traversée pour arriver aux chiottes. Je crois que s'il ne veut jamais manger, c'est aussi pour ça. Alors pourtant que les gens sont gentils ici.
J'ai rêvé qu'il me larguait. Lui qui dort juste à côté de moi, et je rêve qu'il me plaque, alors qu'il vient de me dire qu'il m'aime. Pourquoi mes rêves viennent toujours me gâcher tout mon plaisir ?

08 mai 2006

J'ai rêvé que Ridge Forester*, qui est dans ma section, me disait : "Luce, on t'a démasquée, j'ai trouvé ton blog.".
Depuis une semaine, on me répète : "Ne laisse pas tomber tes copines pour ce mec !". Et ça ne risque pas d'arriver. Ce mec, je l'aime bien. Je ne sais pas trop ce que nous avons en commun, si ce n'est des anecdotes stupides. Il est gentil. Il est attentionné, il parle beaucoup, nous avons toujours quelque chose à nous dire, ou sinon des fous-rires en s'embrassant. Je ne sais pas si ça peut durer longtemps, mais pour l'instant nous avons de bons moments. A deux heures du matin, quand sans doute d'autres communiqueraient autrement, on parle de conjugaison. Même si je suis horriblement mal sur son futon, j'arrive à m'y endormir, parce qu'il est juste derrière moi, que je le sens respirer dans ma nuque.
Il me prend un peu de temps. Mais sans doute pas du temps que j'utilisais intelligemment : je ne perds rien, sauf mes dimanches soir à broyer du noir.


* Vous n'avez donc jamais regardé Top Models ou Amour, Gloire et Beauté (la même daube, mais qui n'a pas le même nom en France et en Suisse).

03 mai 2006

Il m'invite à manger, mais nous ne mangeons bien sûr pas. On continue à se baver dessus. C'est très bien comme ça. Je souris niaisement encore, toujours et tout et tout. C'est très bien comme ça. A. me dit que c'est pas juste, que tout me souri, que j'arrive à faire deux sudoku en 15 minutes, que moi je souris et que chaque jour qui passe je suis plus jolie. Elle dit aussi que V. il a trouvé une fille géniale.
Je vérifie : ai-je le droit de m'attacher ? Je réclame son tee-shirt sale, il me le donne volontiers, enfin, en râlant qu'il faut qu'il s'en trouve alors un propre, mais il ne comprend pas pourquoi.
Moi aussi, je ne comprends pas pourquoi, mais je sais quand même.

Je me pince depuis dimanche. Mais rien ne change. C'tait pas un rêve.
C'est un type, je lui dit : "Hey, reste-voir au-dessus de la ceinture !", il le fait, et c'est tout.
Doucement, tout doucement, moi je trouve ça super chouette.
Mais ça me semble incroyable. Je suis en train de m'attacher à un garçon gentil dont le seul défaut est de m'affamer sans crupules.

Un tee-shirt à lui, les manches m'arrivent encore plus bas que le coude, et ça pourrait me servir de robe.

01 mai 2006

Pour l'embrasser, j'ai attendu notre troisième rendez-vous.
Depuis trois ans, tous les baisers que j'ai donnés, ils menaient à un rapport sexuel. Là non. On a passé sans doute trois heures dans les bras l'un de l'autre. Et c'était bien.

Après notre première rencontre, où j'avais été tellement bête, il ne voulait pas spécialement me revoir. Sauf que le lendemain, quand il a lancé pas sérieusement du tout que je n'avais qu'à venir manger chez lui, et que j'ai dit oui, il a été bien embêté, mais moi beaucoup moins stupide.

Quand il m'a ramenée chez moi, dans la voiture, à la radio, c'était Serre-moi (Tryo) qui passait.

Il est peut-être pas très beau, mais il est gentil et il m'amuse.


Et je suppose. Je suppose, je ne fais que ça. Je ne connais pas, je nage en plein virtuel, et pour me rassurer quant à la véracité de ma soirée d'hier, je sniffe l'épaule gauche de mon pull. Je suppose que si son odeur sur mon pull m'est un tel plaisir, c'est que je suis attachée.
Je ne sais pas si ce qu'il s'est passé veut dire quelque chose. J'ignore si pour lui cela a valeur d'engagement. Et si c'est ce que cela signifie, concrètement, qu'est-ce que ça implique ?
Situation réelle non familière. C'est effrayant, légèrement, excitant aussi.

Aujourd'hui, j'ai appris que les dalles ne vollaient pas. Moi, hier, j'ai eu faim toute la journée, trop occupé à m'embrasser, il n'a pas pensé un seul instant à me faire cuire des nouilles.